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Vélo & Handicap : tous les handicycles, entre tricycle médical, handbike et monopousseur

Comment faire ou refaire du vélo avec des douleurs chroniques ou un handicap ? Quel cycle quand on n’arrive plus à marcher ? Quels sont les handicycles qui existent ? Quelles solutions pour pratiquer ou acquérir ces vélocipèdes à moindre coût ?

Tricycle médical et ses accessoires, un vélo plus facile à pédaler

 

De manière générale, le tricycle est déjà plus facile à pratiquer que le vélo classique pour une personne handicapée. Il existe des modèles encore plus adaptés: le tricycle médical.
Ils sont plus confortables et plus stables qu’un tricycle lambda. C’est un tricycle conçu pour permettre de dépenser moins d’énergie, respecter l’ergonomie et est adaptable selon le handicap. Par exemple, il existe des modèles avec guidons pour permettre de contrôler la direction avec une seule main. D’autres sont conçus pour être utilisés avec une seule jambe.

Adaptez votre tricyle ou vélo avec des accessoires comme :

  • une selle de confort
  • un support dorsal et cale-hanches
  • un guidons ajustables ergonomiques
  • des cales pieds

Handbike ou handivélo, le paracyclisme par excellence

Vos jambes ne fonctionnent plus correctement ? Alors utilisez vos bras ! Non, ce n’est pas une blague, c’est même un des sports adaptés les plus médiatisés puisque c’est une discipline olympique.
C’est un vélo assis ou couché à 3 roues qui se conduit avec les mains. Vous pédalez avec les bras. Si votre handicap ne se limite qu’aux membres inférieurs, c’est la solution idéale pour faire de nouveau du vélo. C’est un sport accessible aux coureurs paraplégiques, tétraplégiques, certains hémiplégiques ou personnes amputées.

Cette discipline est praticable en club. Certaines associations spécialisées dans le handicap proposent des événements, courses et randonnées accessibles et mettent parfois du matériel à disposition. Trouvez un club dans votre région via l’Handi Guide des Sports et le Site de Fédération Française Handisport.

Vélomobile, l’handivélo qui impresionne les valides

Le vélomobile, c’est le véhicule qu’on donne aux superhandicapés au moment de l’obtention de l’AAH, pour qu’ils puissent combattre le mal en secret. Plus sérieusement, c’est un handbike ou handivélo avec une carrosserie aérodynamique.
Il faut bien l’avouer, en plus d’augmenter votre sécurité, vous avez la grande classe. On dirait que certains modèles sont tout droit sortis d’un épisode des Fous du Volant. Je suis persuadée que c’est facilement personnalisable en batmobile.
Le vélomobile a le super pouvoir d’enlever la pitié du regard des passants, les “oh le pauvre” se transformeront en “wow”. Dans la ville de mon enfance, un homme avait un vélomobile jaune, il impressionnait tout le monde et peu de gens savaient qu’en réalité, il ne pouvait plus marcher.

Trottinette handicycle pour rouler sans le moindre effort

Si vous n’avez pas ou plus assez de force à la fois dans les bras et dans les jambes, il existe encore d’autres alternatives pour retrouver des sensations de glisse sur roues. Grâce à la trottinette handicycle, l’effort est minime, vous pouvez aller loin sans vous épuiser. Il s’agit de l’avant d’une trottinette combinée à un fauteuil roulant. C’est la version plus sportive du scooter pour personnes handicapées.

Comme pour une trottinette électrique classique ou un vélo, vous pouvez l’utiliser pour de courts trajets. Ou à la manière d’un fauteuil électrique, pour des balades par exemple.

Comme je l’explique dans mon dernier article sur les chiens et le handicap, j’ai la chance d’en posséder une que j’ai acquise d’occasion. Je l’utilise pour me rendre à mes séances de kinésithérapie, puisque je ne peux plus y aller en vélo. J’ai également mis au point un système pour en faire avec mon chien, pour qu’il puisse se dépenser et moi, m’économiser.

Mono-pousseur et tandem, laisser quelqu’un d’autre pédaler, c’est plus simple

Le tandem permet à la personne handicapée de fournir moins d’efforts que nécessaire, voire faire semblant de faire un effort. C’est un cycle particulièrement accessible aux personnes mal voyantes et non voyantes.
Le mono-pousseur est un vélo avec un système de fixation permettant de pousser un fauteuil roulant. Le fauteuil roulant remplace la roue avant du vélo. Il vous suffit de trouver un cocher suffisamment vaillant pour vous pousser, ou d’opter pour un modèle électrique.
Si un ou une volontaire est motivé pour me pousser, je m’engage à faire office de jukebox pour motiver le cycliste en chantant notamment “Bicycle Race”.

Handicycle, financièrement, on fait comment ?

Comme tout objet destiné aux personnes handicapées, ça coûte cher. Vous trouverez peu de modèles neufs à moins de 1000€, que ce soit pour le tricycle, l’handbike ou le vélo pousseur. Un vélo pousseur d’occasion coûte environs 1500€, neuf les prix peuvent grimper jusqu’à 10 000€ (j’aimerais ce prix soit une blague mais ce n’est pas le cas).

Info choc du jour et bonne nouvelle, l’handicycle peut être en partie remboursé! L’handicycle peut être prescrit par un médecin pour bénéficier d’une prise en charge de la sécurité sociale de 631,17 euros (au moment de la rédaction de cet article). Vous pouvez aussi avoir des aides de la MDPH, via la PCH ou les fonds de compensation du handicap. Votre mutuelle, si elle le propose, peut aider à compléter le reste à charge.
Certaines régions proposent des aides de collectivité territoriales, le montant varie selon la localisation. Pour savoir si votre contrée est éligible, renseignez-vous auprès de votre mairie.
Vous pouvez également demander une aide à l’achat d’un cycle ou d’un cycle à pédalage assisté qui peut aller jusqu’à 2000 euros. Informations et formulaire ici.

Autre solution, vous pouvez trouver des tricycles classiques d’occasions et ajouter vous-même les accessoires. Cette solution vous reviendra peut être moins cher que d’acheter un modèle neuf, même s’il est en partie remboursé, les restes à charge peuvent revenir plus cher qu’un achat d’occasion.
Avant de passer à l’achat, vous avez la possibilité de faire une location. Via certaines enseignes, vous pouvez louer des tandems, handivélos, tricycles ou mono pousseurs. C’est un bon moyen de vérifier si l’engin est adapté à votre handicap, ou de pratiquer en vacances ou pour certains événements.
Je vous conseille de suivre l’actualité au niveau du handicap dans votre région pour pouvoir participer aux événements proches de chez vous, via la Fédération Handisport par exemple.

Quel vélo avec un Syndrome d’Ehlers Danlos ?

Cela dépend du degré de décomposition de votre enveloppe corporelle, c’est à dire de l’avancement (ou recul!) de la maladie. Un sédiste en bon état peut faire du vélo classique. Plus on a de tendinites et de lésions ligamentaires, plus cela devient compliqué. Le problème du syndrome d’Ehlers Danlos, c’est que le corps entier est touché. Un genou ou une cheville abîmés peuvent nous empêcher de pratiquer de manière classique, et les affections au niveau des épaules et poignets de pédaler avec les bras. Chaque personne atteinte d’un sed doit trouver le cycle qui lui est le plus adapté, selon l’avancée de ses lésions.

Jeune et encore sportive, j’arrivais à suivre mon frère valide sans problème. Je garde en mémoire ces précieux moments avec lui, où nous arpentions les sentiers de Vendée. Pour moi, le vélo c’est une sensation, pas seulement de vitesse, mais surtout de liberté dans la nature.
Je me suis remise au vélo en emménageant dans une contrée plate et parsemée de pistes cyclables. Même si je me faisais doubler par tous les pépés et mémés du coin (très amusés de dépasser une jeunette), c’était un bonheur de chevaucher de nouveau mon vélo, aidée par ma tenue compressive et mes attelles, j’arrivais même à pédaler avec une seule main.
J’en ai profité jusqu’à ce que je n’y arrive plus. Pédaler est devenu de plus en plus difficile, la dernière fois que je suis monté sur mon vélo, mon genou est resté coincé, j’ai failli tomber, je ne pouvais plus du tout utiliser ma jambe droite pour pédaler. J’ai terminé le trajet de manière improbable, plus ou moins à cloche pied…

Il a fallut me rendre à l’évidence, pour l’instant je ne peux plus faire de vélo. Ce serait mentir que de dire que cela ne me manque pas, et ne me donne pas ce qu’on appelle “le seum”.

Par chance, je suis tombée sur une annonce pour une trottinette handicycle d’occasion et me voilà de nouveau sur roues ! J’ai pu retrouver certaines sensations et comme je l’explique dans mon dernier article sur le chien et le handicap, en plus de l’utiliser pour des petits trajets, j’ai mis au point un système qui me permet de sortir mon toutou quand je n’arrive plus à marcher.
Je garde le secret espoir de refaire du vélo un jour, de manière sportive, et comme toujours, adaptée à mon handicap.

 

 

Mon livre : En finir avec les errances médicales, Lisa Naudé, éditions Idéo 2024
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Handi_mermaid (blagues, humour sur la maladie et le handicap)

Chroniques d’une patiente

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